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EPOXY....

Protection

Les risques liés à l’époxy pour votre santé sont essentiellement de nature allergique : si vous exposez régulièrement votre peau à de l’époxy avant sa réaction, vous finirez par développer une allergie qui vous interdira de l’utiliser. Utilisez donc systématiquement des gants jetables latex, vinyle ou nitrile (le nitrile est plus solide mais un peu plus cher, latex et vinyle sont au même prix et équivalents sauf si vous êtes allergique au latex, bien sûr.) Portez également des manchettes jetables plastique pour certains travaux salissants, voire carrément des combinaisons jetables. Si vous vous êtes mis de l’époxy sur la peau, le meilleur moyen de la nettoyer est en frottant tout de suite avec du vinaigre ou de l’alcool à brûler, puis rincer immédiatement à grande eau en frottant énergiquement. En effet, l'alcool agit comme solvant en diluant l'époxy et favorise sa pénétration à travers la peau.

Vous pouvez également porter un masque anti-vapeurs organiques quand vous utilisez l’époxy (pas un simple masque anti-poussières en fibre). Elle ne comporte que peu de composants volatiles et n’est en principe pas dangereuse à respirer, sauf dans les endroits confinés. Une règle simple à l’usage : si vous êtes incommodé par l’odeur du produit que vous utilisez, vous devez porter un masque. Travaillez dans un local bien aéré, et portez systématiquement le masque si vous êtes dans un espace confiné.

Les risques liés à l’utilisation de l’époxy sont encore mal documentés et il vaut mieux appliquer le principe de précaution.

L’autre risque principal est lié à la poussière quand vous poncez. Ce n’est pas spécifique à l’époxy : toutes les poussières fines sont extrêmement nocives pour vos voies respiratoires car elles entrent au plus profond de vos poumons et colmatent vos bronches. Il est indispensable de porter un bon masque anti-poussière quand vous poncez. Pensez également à protéger vos yeux avec des lunettes ou un masque de sécurité et/ou à vous faire des bains d’yeux quand vous en sentirez le besoin.

L’époxy « fraîche » se nettoie au vinaigre blanc ou à l’alcool à brûler, nettement moins nocifs tout deux que l’acétone. Portez de vieux habits quand vous travaillez avec l’époxy car elle est pratiquement impossible à enlever des textiles.

Dernier point, l'époxy formulée pour le bois est pratiquement inodore, point important pour les constructions "amateur".

 

Dosage et mélange

Les dosages les plus fréquents sont 1 volume de durcisseur pour 2 ou 3 volumes de base : vérifiez et notez-le bien.

Note : on n’a parfois besoin que d’une toute petite quantité d’époxy pour faire une retouche, prélevez ce qu’il faut pour les « petits besoins » (!) grâce à deux seringues jetables, une pour chacun des produits, que vous pourrez réutiliser plusieurs fois.

J’utilise des seringues jetables qui me donnent aussi plus de souplesse dans les quantités à mixer : une seringue de 50-60 ml pour la résine et une de 10-12 ou 20-24 ml pour le durcisseur. Celle du durcisseur doit être changée toutes les 5 à 10 utilisations car le durcisseur est corrosif, mais j’utilise indéfiniment celle de la résine. De plus, la résine et le durcisseur de certains formulateurs sont réellement très visqueux en deçà de 25 degrés C°.

Il est impératif de toujours respecter strictement les proportions de résine et de durcisseur indiquées. N’augmentez jamais le ratio de durcisseur pour faire durcir plus vite (quand il fait froid, par exemple) : c’est le contraire qui se produira, ça ne durcira jamais. Si vous voulez que cela «prenne» plus vite, utilisez un durcisseur plus rapide, mais toujours précisément dans les mêmes proportions, et surtout chauffez votre atelier ou la zone de collage.

Une fois dosés, résine et durcisseur doivent être intimement mélangés. L’essentiel des problèmes liés à l’époxy (et ne venant pas d’un mauvais dosage !) vient d’un mélange imparfait. Obligez-vous à compter 60 secondes pendant que vous « touillez » votre mélange vigoureusement. N’ajoutez la charge ou le diluant qu’après cette phase de mixage, jamais au début.

Ne mixez en général que de petites quantités d’époxy, car tout ce qui n’est pas utilisé rapidement après le mixage sera perdu. Le temps d’utilisation est d’une trentaine de minutes à 25°C, avec un durcisseur "moyen-lent". Si vous tenez votre gobelet d’époxy à la main, n’oubliez pas que votre main chauffe le gobelet…

Dès que vous sentez que votre récipient commence à chauffer, arrêtez d’utiliser ce « mélange » et préparez-en un autre. En effet, la réaction de l'époxy commence par un dégagement de chaleur qui peut être important sur une grande quantité d’époxy (jusqu’à 170°C.) Posez votre récipient d'époxy en cours de polymérisation au sol : s'il est en plastique, il risque de fondre et l'époxy se répandra là où vous l'avez posé.

 

Température

Ne travaillez pas à l’époxy s’il fait moins de 15°C dans votre atelier, voire 18°C si vous imprégnez et stratifiez, car la réaction démarrera difficilement et durera plus longtemps à cause du froid. Vous aurez du mal à bien mélanger la résine et le durcisseur qui seront trop gélatineux, et s’il s’agit d’imprégnation ou de glaçage votre travail sera « dégueu »…

Si vous devez travailler par une température ambiante inférieure à 15 ou 18°C, préchauffez votre résine et votre durcisseur avant de les mélanger (vous pouvez garder vos bidons dans un bain-marie à 25°), et appliquez le flux d’air d’un radiateur électrique soufflant sur votre travail pendant quelques heures pour favoriser le démarrage de la réaction. Vous pouvez compléter avec des couvertures en faisant attention aux risques d’incendie (l’époxy n’est pas très inflammable mais on arrive quand même à y mettre le feu en s’appliquant).

A l'inverse, plus il fait chaud et plus la réaction sera rapide. La température idéale pour l’époxy est de 20°C à 25°C : vous avez le temps de l’utiliser et vous êtes sûr qu’elle durcira dans de bonnes conditions.

N’oubliez pas qu’il faut longtemps (une à plusieurs semaines) après le durcissement apparent pour que l’époxy soit totalement polymérisée et atteigne le maximum de ses propriétés mécaniques. Pensez-y avant d’enlever les presses sur une pièce fortement cintrée, comme un liston, surtout s’il n’a pas fait bien chaud pendant la nuit… Dans ce cas, laissez une journée de plus !

Dégazage : Pour éviter l’apparition de petites bulles dans l’époxy, travaillez à température constante ou diminuant, mais jamais augmentant. En effet quand la température augmente, le bois exsude de la vapeur d’eau (même le contreplaqué contient autour de 10 % d’humidité) et c’est ce qui cause ces bulles qui restent prisonnières dans l’époxy ! Bien sûr, ne travaillez jamais en plein soleil : si vous êtes dehors, mettez au moins un parasol au-dessus de la surface de travail. Ce "dégazage" peut être catastrophique sous une stratification : la pression réussit à décoller le tissu de verre saturé du bois et à causer des "ampoules" que vous devrez ensuite couper, poncer et "patcher"...

 

Epoxy et charge

La « charge » est la matière (poudre ou fibre) que l’on ajoute à l’époxy pour l’épaissir, l'alléger, la colorer et la structurer afin de l'utiliser dans des revêtements, des collages ou des joints structuraux.

Les charges les plus polyvalentes sont la silice et la farine de bois (sciure très fine calibrée) pour épaissir l’époxy : on varie la proportion silice/farine de bois pour varier la teinte et la densité du mélange et l’adapter à la couleur du bois sur lequel il est appliqué.

La charge n'est ajoutée qu'après le mélange de la résine et du durcisseur.

Dans les manuels de construction des kits, nous parlons essentiellement de 3 mélanges d’époxy :

•             l’époxy « claire » (sans charge ajoutée, pour imprégner le bois ou stratifier, parfois très légèrement diluée, voir ci-dessous),

•             l’époxy « moutarde » (époxy claire additionnée de 0.5 à 1 volume de silice et farine de bois pour 1 volume de résine, assez liquide et qui sert au collage sur des surfaces par exemple),

•             l’époxy « crème de marron » (1 à 1.5 part de silice et farine de bois pour 1 part d'époxy claire) utilisée pour les joints-congés (elle ne se détache plus du bâton à mélanger quand on le sort du mélange).

Chaque utilisateur est bien entendu libre de doser la quantité de charge pour atteindre la viscosité qui lui convient le mieux, en fonction des travaux à effectuer. Il est donc recommandé de procéder à quelques expériences en mixant de petites quantités afin de se faire la main avec différentes viscosités.

A l'inverse, il est possible de diluer l’époxy « claire » lorsque vous l’utilisez pour l’imprégnation du contreplaqué, afin de la rendre plus fluide, donc plus facile à appliquer et de favoriser sa pénétration dans le bois. Mais attention : ne diluez pas pour la mauvaise raison. Si votre époxy est trop épaisse, c'est qu'il ne fait pas assez chaud ! Chauffez avant de diluer. Utilisez de préférence un diluant spécifique du fabriquant de l'époxy que vous avez.

Les caractéristiques mécaniques de l'époxy durcie sont réduites par l'incorporation d'un diluant. Lisez notre page sur ce sujet avant de diluer !

 

Blush

Dans certaines conditions, certaines résines époxy produisent un « blush », pellicule grasse soluble à l’eau. Ceci se produit surtout lorsque l'époxy polymérise trop lentement quand il fait trop frais. Vérifiez systématiquement la présence éventuelle de blush quand vous avez fait une imprégnation, un glaçage ou une stratification, en passant la main sur la zone concernée Rigolant !! S’il y a du blush, vous le sentirez sur vos doigts. Dans ce cas, il est obligatoire de rincer la surface à l’eau claire tiède ou chaude (elle s’évaporera plus vite) avant de faire quoi que ce soit dessus. Essuyez soigneusement la surface après le rinçage afin de finir d'enlever le blush.

Par contre, si vous appliquez plusieurs couches d’époxy, l’idéal est de le faire rapidement, "mouillé sur mouillé", dès que la couche précédente est suffisamment dure (dans les 2 à 8 heures, quand elle ne colle presque plus au doigt), afin que les couches successives se « soudent » ensemble. Si plus de temps a passé, poncez légèrement la surface pour favoriser l’accroche. Dans le doute, faites toujours un petit ponçage d’accroche.

 

Truc : Le collage des panneaux, hors des cas où ils sont suturés entre eux, nécessite souvent une fixation temporaire pendant que l’époxy durcit. J’utilise des vis à agglo (que je réutilise indéfiniment) vissées à travers une petite cale en contreplaqué afin de marquer le moins possible la surface du contreplaqué : il suffit ensuite de démonter les vis avec leur cale et de reboucher les trous à l’époxy chargée et ils sont presque invisibles. Vous pourrez encore vernir le bordé si vous le souhaitez. Surtout n’oubliez pas de coller un bout de bande adhésive ou de glisser un petit carré de film plastique sous les petites cales en contreplaqué, sans quoi elles risquent de rester collées et il sera difficile de les déloger sans abîmer le contreplaqué.

Vous pouvez également utiliser des « Rislans » pour coudre les CP (voir dans JOUR 5)

Outils et techniques d'application pour l'époxy

Pour appliquer l’époxy « claire » sur les panneaux de contreplaqué pour les imprégnations, saturations ou glaçages, je vous recommande d'utiliser un petit rouleau de 110 mm (patte de lapin) : c’est le meilleur moyen d’appliquer une couche régulière et de limiter les risques de coulure. Utilisez éventuellement un pinceau pour lisser la résine derrière le rouleau, qui laisse une surface similaire à la peau d’orange, et parfois des micro- bulles. Le pinceau permet aussi de lisser les surépaisseurs en bordure des interventions au rouleau.

Après de multiples essais, le type de rouleau que je trouve le mieux adapté est le "velours ras" : ceux qui ont des poils trop longs laissent trop de relief, et ceux en mousse sont souvent rongés par l'époxy et finissent en petits morceaux à la surface de votre travail... assez moyen pour la finition. L'inconvénient majeur des rouleaux est leur prix, car il est difficile de les nettoyer après usage et il faut donc un nouveau rouleau à chaque utilisation.                    

 

Pour stratifier (c'est-à-dire lier le tissu de verre à la surface du bois), je commande la « squeegee » : c’est une petite raclette en plastique souple qui permet d’étaler et faire pénétrer la résine que l’on verse tout simplement sur le tissu. Cette technique est très facile à maîtriser sur les surfaces horizontales, un peu moins quand il y a de la pente car la résine coule, mais on y arrive quand-même. L'intérêt du travail à la squeegee est de mieux répartir la résine, donc d’en utiliser moins, avec deux avantages : meilleur stratifié car le tissu est mieux lié au bois (il ne « flotte » pas dans la résine), et moins de poids de résine superflue. On répartit la résine à la couleur et à l’aspect du tissu. Blanc : pas de résine, gris : pas assez de résine, brillant : trop de résine. En résultat, le tissu doit être bien transparent mais son aspect doit être mat car on doit bien voir la trame : quand le tissu brille, c’est que la trame n’apparaît plus car elle est noyée dans l'époxy.

 

En effet, il ne faut pas essayer de couvrir ou noyer la trame, vous risquez juste de faire flotter le tissu dans l’époxy, et il risque ainsi de se détacher de la surface du contreplaqué : votre composite sera bien moins costaud. On repasse deux ou trois couches FINES de résine "claire" sur la première stratification pour noyer la trame. Idéalement, il faut passer ces couches "mouillé sur mouillé", dès que la couche précédente est assez dure, afin que les couches se soudent les unes aux autres.

L'image ci-contre montre une stratification correcte, avant les couches de remplissage de la trame. La pièce de 50 cents donne l'échelle. Notez comme le dessin du bois reste visible sous la stratification. Il le sera encore bien plus après les couches de remplissage, et on pourra donc vernir par-dessus la stratification.

La première couche de remplissage doit être passée de préférence "mouillé sur mouillé" afin d'éviter de devoir poncer alors que la trame est encore très exposée et sera partiellement coupée par le ponçage. Un bon petit ponçage entre la 2e et la 3e couche fera des merveilles (on attend au moins 24 heures avant de poncer, que la résine soit assez dure). Attention cependant de ne pas "couper" les fibres au ponçage : allez-y en douceur en particulier sur les arêtes ! Il peut être nécessaire de passer une quatrième couche pour complètement noyer la trame. Limitez-vous à une ou deux couches dans les endroits où la surface sera invisible et peu agressée (intérieur des compartiments étanches par exemple) car au-delà de deux couches, leur usage n’a que deux buts : esthétique et protection des fibres de l’abrasion.

 

Si vous n’êtes pas à l’aise avec la raclette ou si la surface est trop inclinée ou trop petite (par exemple les bandes de tissu pour « armer » les joints-congés) utilisez un rouleau ou un pinceau, mais là aussi, sachez mettre le moins possible d’époxy : juste de quoi rendre le tissu transparent, pas brillant.

 

Les joints-congés

Pour réaliser les joints congés, on a besoin de deux outils : un premier pour déposer la résine chargée, et un second pour « lisser » le joint en arc de cercle dans l’angle à coller ou renforcer.

Pour déposer la résine, j’utilise en général une seringue jetable, que j’achète en différentes tailles (la plus utilisée est la 50-60 ml). Quand le mélange est très épais (plutôt « crème de marrons » que « moutarde ») et que n’arrive pas à l’aspirer dans la seringue, je la rempli à la cuillère en enlevant le piston (oui, c’est assez salissant !) N'hésitez pas à changer vos gants jetables quand ils sont trop couverts d'époxy chargée, car il a un moment où c'est trop... Si vous avez le temps, vous pouvez nettoyer vos seringues pour les réutiliser, sinon, elles sont jetables...

 

Alternativement, il y a la "poche à douille" : prenez un sac plastique de congélation, disposez le dans un gobelet comme une doublure, versez-poussez votre époxy chargée dans le gobelet et donc dans le sachet, sortez le sachet et rassemblez la résine dans un coin du sachet, puis coupez le sommet de cet angle pour avoir un trou de 5-6 mm de diamètre, et voilà ! Vous avez votre poche à douille.

On a un peu de perte du fait des restes dans le sachet, on consomme des sachets, mais pour les gros joints-congés, cette technique est incomparable.

 

Pour lisser les joints, vous pouvez tailler un outil spécifique en contreplaqué ou en plastique (vieilles cartes de crédit par exemple ou spatules plastique à maroufler ), acheter des outils spécifiques pour lisser les joints d'évier, ou tout simplement utiliser des cuillères en plastique jetables. L’intérêt de la cuillère est que l’on peut varier le rayon et l’épaisseur du joint en fonction de l’angle de travail. On peut aussi utiliser différentes tailles de cuiller en fonction de la taille des joints à lisser. J’aime bien la cuiller car en appuyant bien, elle laisse des bords assez larges entre le joint et les dépassements à nettoyer de part et d’autre. De la sorte, on abîme moins facilement le joint en raclant les excédents d’époxy.

 

Quel que soit votre outil de lissage, nettoyez immédiatement tous les excédents de résine et « recyclez-les » dans votre récipient d’époxy pour les réutiliser. Les traces d'époxy mal nettoyée seront infernales à gratter/poncer une fois dures, alors que c’est si facile de le faire tout de suite quand c’est mou.

 

C’est une bonne idée « d’armer » les joints-congés qui seront soumis à de fortes contraintes structurelles, en déposant sur leur surface encore fraîche une bande de tissu de verre que vous terminez d’imprégner grâce à un peu d’époxy « claire ». Vous pouvez utiliser des bandes spéciales, souvent "multi-axiales" ou découper ces bandes dans des chutes de tissu de verre. La bande doit être un peu plus large que le joint pour mieux le « lier » au contreplaqué de part et d’autre. Elle peut être discontinue si vous n’avez pas assez de longueur dans vos chutes, à condition de laisser un recouvrement de quelques centimètres entre les différents segments.

Pour le kayak, j’ai utilisé de la fibre « sergé » 220 gr/m²



17/05/2015
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